Sur terre, mesurer sa vitesse et sa position, c’est facile ! En voiture, il suffit d’un compteur kilométrique. En vélo, on peut calculer sa vitesse avec la roue. Mais sous l’eau, c’est une autre histoire : pas de GPS, des capteurs très coûteux, une vision limitée à quelques mètres dans l’eau...
EyeNav Robotics
EyeNav Robotics, une start-up française fondée avec Tarek Hamel, chercheur au laboratoire d’Informatique, Signaux et Systèmes de Sophia Antipolis (I3S) en décembre 2023. Son objectif ? Rendre les drones sous-marins plus précis et plus robustes en utilisant une combinaison inédite de capteurs visuels et de centrales inertielles système de navigation qui fournit l’orientation dans l’espace d’un objet. Contrairement aux drones aériens qui peuvent observer à des kilomètres, un robot sous-marin ne voit qu’à une quinzaine de mètres au mieux.
Un défi sous-marin unique
Tout a commencé quand les chercheurs du laboratoire d’Informatique, Signaux et Systèmes de Sophia Antipolis (I3S) ont développé la « Théorie des observateurs », un cadre mathématique qui a permis d’obtenir des résultats novateurs pour améliorer les centrales inertielles des capteurs qui mesurent les accélérations et les rotations pour estimer le mouvement d’un objet. Jusque-là, ces centrales souffraient d’un problème majeur : la dérive. Plus un robot sous-marin les utilise longtemps, plus il perd en précision et orientation. Après avoir constaté l’intérêt de ces avancées, plusieurs entreprises ont approché les chercheurs pour exploiter ces résultats. Ils ont alors décidé de créer leur propre start-up : EyeNav Robotics.
La centrale inertielle améliorée avec le modèle mathématique a été ajouté au robot sous-marin. En plus ils les ont équipés d’une vision artificielle qui capture des images sous l’eau.
Effectivement, les centrales inertielles, même améliorées peuvent encore commettre des erreurs. Il faut alors les compenser en analysant les images capturées sous l’eau.
La start-up ne s’est pas arrêtée là, les chercheurs ont aussi ajouté un sonar. Imaginez le sonar comme une échographie permettant de «voir» plus loin, là où les caméras atteignent leurs limites. C’est un peu comme donner au robot à la fois une oreille interne (centrale inertielle), un œil unique (caméra) et d’une «super-vision» à distance (sonar).
Pourquoi c'est important ?
Les robots sous-marins peuvent alors inspecter les infrastructures sous-marines comme les pipelines, les câbles en fibre optique et les éoliennes offshore… Aujourd’hui, ces tâches exigent des plongeurs et des équipages coûteux, avec des interventions lourdes et complexes. Un robot autonome pourrait effectuer ces missions en continu et à moindre coût. Avec EyeNav Robotics, les robots peuvent se stabiliser, ou encore cartographier leur environnement avec précision. Une avancée qui change la donne pour l’exploration et la maintenance sous-marine.
En termes de sécurité, les technologies d’EyeNav Robotics peuvent aussi détecter des mines sous-marines, intercepter des véhicules hostiles ou surveiller des zones sensibles. L’innovation continue et l’adaptabilité seront les clés de l’expansion d’EyeNav Robotics.
Un avenir prometteur
Aujourd’hui, EyeNav Robotics avance à grands pas. L’entreprise développe des « briques technologiques » adaptables aux différents besoins. Les enjeux sont clairs : développer des solutions à bas coûts, robustes et précises pour révolutionner la navigation sous-marine. Si l’entreprise se concentre actuellement sur les drones sous-marins, son expertise pourrait s’étendre bien au-delà. Le même principe s’applique à l’aérien, avec des solutions adaptées aux drones et aux hélicoptères, notamment pour l’appontage précis sur un navire en mouvement maritime. En combinant mathématiques avancées, intelligence artificielle et robotique, EyeNav Robotics se positionne comme un acteur clé de la navigation autonome, un défi technologique de taille, mais une promesse d’avenir.