Prix de la Fondation pour la Recherche Médicale 2024 : Florence Besse, Claudine Blin-Wakkach et Laurent Yvan-Charvet distingués

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Publié le 16 octobre 2024 Mis à jour le 16 octobre 2024
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La Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) a remis ses Prix scientifiques et Prix de recherche, le 14 octobre dernier. Ces prix distinguent des chercheurs qui, à travers l’originalité de leur parcours professionnel, participent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche médicale.

Créés à l’initiative de bienfaiteurs investis dans la lutte contre la maladie par le biais d'un don, d'une donation ou d'un legs, ces Prix sont destinés à soutenir des recherches dans un domaine désigné. Ils perpétuent la volonté de leurs donateurs, dont ils portent le nom ou celui d’un proche, à qui ils souhaitent rendre hommage. Les lauréats, quant à eux, sont sélectionnés par des jurys spécialisés experts du domaine concerné.

Université Côte d'Azur félicite ses 3 lauréats 2024.

Florence Besse - Prix Rachel Ajzen et Léon Iagolnitzer

Ce Prix, d’un montant de 20 000 €, soutient des travaux de recherche fondamentale sur la compréhension des mécanismes du vieillissement et en particulier en ce qui concerne le cerveau dans des conditions normales et pathologiques.
Florence Besse est directrice de recherche CNRS, responsable de l’équipe « Contrôle post-transcriptionnel de la plasticité neuronale chez la drosophile » à l’Institut de Biologie Valrose (Université Côte d'Azur, CNRS, Inserm), qu’elle dirige.

Expliquer la formation des granules ARN liés au vieillissement cérébral
Elle consacre ses travaux à l’étude de la régulation des molécules d’ARN au cours du vieillissement cérébral. Celles-ci sont les intermédiaires, sortes de copies des gènes, à partir desquelles les protéines nécessaires à la cellule sont synthétisées. Son équipe a découvert qu’au cours du vieillissement normal des protéines et des molécules d’ARN s’agrègent progressivement, formant des granules qui grossissent à l’intérieur des neurones. La conséquence est une diminution des protéines produites à partir des ARN « séquestrés » dans les granules. Ses investigations se poursuivent pour identifier précisément les molécules impliquées et comprendre l’impact de cette régulation, jusqu’alors inconnue, sur le vieillissement du cerveau.
 

Claudine Blin-Wakkach - Prix de la Fondation Guillaumat-Piel 2

Ce Prix, d’un montant de 40 000 €, provient d’un legs de Louise Guillaumat. Il est destiné à soutenir des travaux de recherche biomédicale sur les maladies ostéoarticulaires.
 
Claudine Blin-Wakkach est directrice de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe « Ostéoimmunologie, niches et inflammation » au sein du laboratoire de Physiomédecine Moléculaire (CNRS – Université Côte d’Azur) qu’elle dirige à Nice.

Ostéoporose et inflammation chronique : une même cellule en cause
Son équipe cherche à élucider comment certaines cellules osseuses, appelées « ostéoclastes », modulent le système immunitaire. Dans le tissu osseux sain en renouvellement constant, les ostéoclastes sont chargés de la dégradation de l’os ancien. Mais l’équipe a découvert que dans l’ostéoporose ou les maladies inflammatoires chroniques (comme l’arthrite ou la maladie de Crohn), certains ostéoclastes ont aussi un rôle immunitaire et exacerbent l’inflammation. Les cibler permet de réduire cet effet délétère. L’équipe s’attache maintenant à comprendre les mécanismes en cause. Son espoir : ouvrir la voie à des traitements innovants avec moins d’effets adverses dans ces maladies très répandues.
 

Laurent Yvan-Charvet, Prix Jean-Paul Binet

Ce Prix, d’un montant de 12 000 €, est issu d’une donation de Jean-Paul Binet. Il est destiné à récompenser des travaux sur des recherches cliniques ou expérimentales sur les pathologies cardiovasculaires ou sur les xénogreffes.
Laurent Yvan-Charvet est directeur de recherche à l’Inserm et coresponsable de l’équipe « Hématométabolisme et méta-inflammation » au Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire – C3M (Inserm - Université Côte d’Azur), à Nice.

Élucider les perturbations métaboliques à l’origine de l’inflammation des vaisseaux
Ses travaux visent à décrypter les mécanismes qui mènent aux maladies cardiovasculaires – la première cause de mortalité dans le monde. L’équipe étudie en particulier l’athérosclérose, une obstruction des vaisseaux sanguins par des dépôts lipidiques associée à des dysfonctionnements métaboliques et immunitaires. Avec son équipe, il a récemment découvert qu’une perturbation du métabolisme de l’acide aminé le plus abondant de notre organisme, la glutamine, était impliquée dans l’inflammation délétère des vaisseaux. L’objectif est maintenant de développer de nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques pour compléter l’adoption de meilleures habitudes alimentaires.