ERC Advanced Grants : Nicolas Coltice et Robin Kaiser lauréats

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Publié le 16 avril 2024 Mis à jour le 18 avril 2024
Date(s)

le 16 avril 2024

Coltice kaiser
Coltice kaiser

Nicolas Coltice et Robin Kaiser font partie des 255 chercheurs lauréats d'une Advanced Grant de l'European Research Council pour le financement de leur projet de recherche. Ces financements comptent parmi les plus prestigieux et les plus compétitifs de l'Union européenne et s'inscrivent dans le cadre du programme Horizon Europe de l'UE.

Nicolas Coltice est enseignant-chercheur à Université Côte d’Azur depuis le mois de septembre. Il travaille au sein du laboratoire Géoazur et de l’Observatoire Côte d’Azur. Il étudie l’histoire et la dynamique de la Terre et des planètes. Il est aussi co-fondateur de l’initiative didthistreallyhappen.net qui lutte contre le sexisme ordinaire dans les géosciences.

La bourse ERC financera le projet Pandora, qui vise à identifier comment l’intérieur de la Terre contrôle la co-évolution de l’environnement de surface et du vivant. Le système Terre contient une partie minérale profonde, faite d’une partie rocheuse épaisse de 3000 km qui donne naissance aux continents et aux plaques tectoniques, flottant sur un noyau de métal où s’entretient le champ magnétique. A la surface, l’atmosphère et l’hydrosphère composent le système climatique en compagnie des sols et en interaction avec le vivant. Ce 
système évolue comme une entité unique où chaque composant interagit avec l’autre. L’étude du changement climatique et de la chute dramatique de la biodiversité a pu mettre à jour des rétroactions fondamentales dans l’évolution terrestre. Mais les interactions entre l’intérieur de la Terre, la surface et la vie sont encore mystérieux.


Construire des systèmes planétaires numériques

Pour passer un cap concernant les connaissances de ces processus, ce projet propose de construire des systèmes planétaires numériques incorporant l’évolution de l'intérieur, des paysages, des climats et des organismes photosynthétiques (les plantes sur terre et les algues en mer) en 3D opérant à des échelles de temps géologiques. Grâce à des progrès très récent, la réalisation de ces soeurs virtuelles de la Terre est aujourd’hui possible. Leur utilisation permettra de répondre à une série de questions fondamentales telles que : quelles sont les propriétés planétaires qui favorisent une diversification rapide du vivant ? Quelles sont les propriétés de l’intérieur de la Terre qui génèrent des environnements stables ou variables sur les temps géologiques.

Robin Kaiser est Directeur de recherche CNRS à l'Institut de Physique de Nice. Ses travaux de recherche portent sur l’interaction entre atomes et photons. Après une thèse (1986-1990) réalisée au Laboratoire de Spectroscopie Hertzienne de l’ENS à Paris dans l’équipe C. Cohen-Tannoudji et sous la direction d’A. Aspect, il a effectué un postdoc à l’Université de Harvard dans l’équipe de G. Gabrielse. Il est recruté au CNRS et rejoint A. Aspect pour le démarrage de son équipe à l’Institut d’Optique. En 1996, Robin Kaiser effectue une mobilité vers Nice où il dirige depuis l’équipe atomes froids.


Intensity Correlations for stars - IC4Stars

Les mesures de diamètres angulaires d’étoiles avec une technique de corrélations d’intensité ont permis à Hanbury Brown et Twiss d’atteindre des résolutions record à l’époque. Ces travaux avaient motivé R. Glauber à développer sa théorie quantique de la cohérence optique. Depuis, cette technique a été mis à l’arrêt au profit de mesure d’interférométrie d’amplitude, comme la mise en place au VLT. Utilisant les techniques de comptage de photons uniques rendues possible avec les détecteurs modernes, le projet IC4Stars vise à pousser la résolution d’imagerie en astrophysique vers de nouvelles frontières. Un objectif est de mesurer directement le diamètre angulaire d’une naine blanche, un gaz dégénéré d’électrons de la taille de la Terre avec la masse du Soleil. Cette technique permet aussi de mesurer la statistique de photons et un deuxième objectif de IC4Stars est de mettre en évidence un effet laser autour d’une étoile très lumineuse. Un tel résultat serait une première mise en évidence d’optique quantique de lumière émise en astrophysique.