le 10 juin 2020
Près d’un jeune chercheur sur deux envisage la création de start-up comme choix de carrière : c’est ce que montre une enquête nationale « Jeunes chercheurs et entrepreneuriat Deeptech » présentée le 28 mai dernier par PhDTalent et Bpifrance. Que fait Université Côte d’Azur pour encourager ses jeunes chercheurs à se lancer dans cette aventure ? On fait le point avec Marc Barret, directeur opérationnel «Innovation» pour l’IDEX UCAjedi.
Alors que la France ambitionne de se positionner parmi les leaders mondiaux de l’innovation technologique, en doublant notamment le nombre de start-up issues de la recherche d’ici 2023, BPI France et PHD Talent ont mené au mois de mars auprès de 1700 chercheurs une enquête visant à mesurer le rapport des jeunes chercheurs à l’entrepreneurait DeepTech dont le but est de réaliser une innovation de rupture avec un temps long d’accès au marché.
Cette enquête montre l’intérêt des jeunes chercheurs pour l’entreprenariat puisque près d’un chercheur sur deux envisage l’entreprenariat comme suite potentielle à sa carrière (lire le communiqué de BPI France et PhD Talent).
Parmi les freins qui peuvent encore persister, l’enquête souligne le manque de soutien de l’environnement de recherche (même si 30 % seulement en attendrait un appui s’ils devaient se lancer dans cette démarche) et une méconnaissance des écosystèmes d’innovation.
Université Côte d’Azur n’a pas attendu les résultats de cette enquête pour mettre en place un ensemble de dispositifs qui soutient ses jeunes chercheurs pour se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat et notamment dans le domaine des DeepTech et à les soutenir aux périodes les plus critiques du développement de leur projet. Marc Barret, Directeur opérationnel du Programme Innovation d’UCA Jedi fait le point sur les actions mises en place grâce notamment aux fonds de l’IDEX UCAJedi et au réseau « Innovation » tissé par l’Université.
DeepTech tour
Université Côte d’Azur travaille en étroite collaboration avec BPI France et utilise les outils mis en place pour favoriser la création d’entreprises. Par exemple en novembre 2019, BPI France a organisé à Sophia Antipolis avec Université Côte d'Azur dans les locaux d’Inria l’étape régionale du DeepTech Tour afin de connecter chercheurs, entrepreneurs et financeurs et de communiquer sur les dispositifs d’accompagnements et de financements des entrepreneurs DeepTech(voir article). « Cet événement a connu un beau succès avec plus de 200 participants ; des témoignages de succès stories locales ont montré la voie pour que la réussite soit au bout de l’aventure. » confie Marc Barret.
Appel à projet Start-up DeepTech
Dans le cadre du plan DeepTech impulsé par BPI France et grâce aux fonds de l’IDEX UCAJedi, Université Côte d’azur a lancé un appel à projet Start-up Deep Tech, qui soutient les projets présentés par les jeunes chercheurs de création d’entreprises innovantes. Cet appel est ouvert à des projets impliquant le développement d’actifs technologiques et scientifiques en lien avec des travaux de recherche menés dans les équipes des partenaires de l’IDEX, dont la valorisation envisagée est associée à la création ou le développement d’une start-up qualifiée « DeepTech ». « Les projets éligibles pourront également être accompagnés et soutenus par les différents dispositifs d’aide à la création d’entreprises innovantes avec lesquelles Université Côte d’azur est en lien (BPI, incubateurs, SATT, INRIA Start-up Studio, CNRS Rise…) » précise Marc Barret.
Dans le cadre du consortium French Tech Seed PACA Est, les projets sélectionnés par la Commission UCA Innovation Valorisation sont éligibles à l’investissement de BPI France dédié aux entreprises DeepTech.
A la rentrée 2020, des formations diplomantes sur l’entreprenariat étudiant sont en cours de finalisation sous la houlette de Eric Guerci, Vice Président Entreprenariat d’Université Côte d'Azur, pour sensibiliser, former et informer les étudiants sur les dispositifs existants, et comment les mettre en œuvre au bon moment du processus de création d’entreprise DeepTech.
En 2021 ce sera environ une demi-douzaine de start-up en cours de création qui seront soutenues par ces différents dispositifs. « c’est un processus qui est long pour que des résultats issus de la recherche publique puissent aboutir sur le marché, générer des emplois et un chiffre d’affaires ; notre rôle est justement d’accompagner ce processus en venant en soutien de ces jeunes entrepreneurs dans cette phase de pré-maturation qui est critique pour leur développement et pour laquelle l’aide de l’IDEX prend tout son sens ».
Un soutien apprécié par les jeunes chercheur(e)s
Michela Ion Scotta est post-doctorante à l’Institut Sophia Agrobiotech (ISA) et travaille actuellement sur le projet BIDIME financé par l’Agence Nationale de la Recherche. Ce projet a pour objectif :
- d’une part de mettre au point un nouveau produit de bio-contrôle basé sur des parasitoïdes oophages
- d’autre part, de co-construire avec différents partenaires dont le GREDEG un nouveau modèle d’affaires afin d’assurer le transfert de technologies du laboratoire au marché et l’utilisation pérenne de la solution.
Michela intervient sur la partie scientifique du projet suite aux résultats de sa thèse et travaille en collaboration avec Nicolas Ris, ingénieur de recherche INRAE à ISA.
L’objectif de Michela et Nicolas est de créer une start-up pour commercialiser cette innovation. Pour cela, ils ont obtenu le soutien d’Université Côte d’Azur au travers de l’Appel à Projets UCA Jedi Start-up DeepTech et bénéficieront d’un soutien en 2021 pour la pré-maturation technologique nécessaire à la création de leur entreprise. « Les échanges que nous avons pu avoir avec la cellule innovation de l’IDEX nous ont été très utiles, ils nous ont guidés dans notre réponse à l’Appel à Projets en coordination avec l’ensemble des dispositifs de soutien de notre écosystème ». Ce soutien lui permettra d’être éligible au programme iPHD de BPI France.
Plus d’information sur le projet ANR BIDIME : https://ecophytopic.fr/proteger/bidime-biodiversite-des-trichogrammes-diversification-des-produits-de-biocontrole-et
- Contact : Marc Barret