Une nouvelle approche thérapeutique pour traiter le syndrome de Birk Barel

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Publié le 18 novembre 2020

L'équipe de Florian Lesage, chercheur Inserm à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, a mis en évidence une nouvelle approche thérapeutique pour traiter certaines maladies neurodéveloppementales, notamment le syndrome de Birk Barel. Ces travaux ont été publiés le 24 janvier dans Nature Communications.

KCNK9 fait partie des rares gènes humains soumis à empreinte parentale.  Il s’agit d’un mécanisme épigénétique conduisant à une absence d’expression d’une des deux copies du gène hérité. Cette empreinte parentale est due à l’apposition de marques épigénétiques dans les cellules germinales des parents. Des mutations dans l’allèle maternel exprimé de KCNK9 cause le syndrome de Birk Barel, un syndrome neurodéveloppemental associé à des déficiences intellectuelles.

Le gène KCNK9 code le canal ionique TASK3 qui fait partie d’une famille de transporteurs du potassium découverte à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire  (IPMC) à Sophia Antipolis. Leurs rôles physiologiques ont été étudiés à partir de  modèles animaux, notamment de souris génétiquement modifiées préparées à l’IPMC. Leur étude a révélé l’implication de ces canaux dans des fonctions aussi variées que l’excitabilité neuronale, le développement cardiaque et la sécrétion hormonale. Ces canaux constituent des cibles de choix pour le développement de nouvelles classes d’anesthésiques, d’antalgiques, d’antidépresseurs et d’antidiabétiques.

En utilisant le modèle murin développé à Sophia pour étudier TASK3, des collaborateurs des Universités de Mayence et de Francfort ont montré que l’inhibition pharmacologique de l’apposition des marques épigénétiques permettait de restaurer l’expression de l’allèle paternel et les fonctions cognitives des animaux traités. Les modulateurs épigénétiques pourraient donc constituer une approche thérapeutique pour traiter le syndrome de Birk Barel, et d’autres maladies résultant de dysfonctions dans les gènes soumis à empreinte parentale.

REF : Inhibition of histone deacetylation rescues phenotype in a mouse model of Birk-Barel Intellectual Disability syndrome.  Cooper et al, Nature Communications, in press