Une étude ouvre la voie vers de nouvelles stratégies de traitement des patients infectés par des microorganismes virulents
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Publié le 29 janvier 2021–Mis à jour le 21 janvier 2022
Date(s)
le 12 janvier 2021
Des chercheurs d’Université Côte d’Azur, au C3M et au CHU, en partenariat avec d’autres équipes, viennent de mettre en évidence le rôle d'un récepteur dans la détection des toxines et facteurs de virulence bactériens activateurs des RhoGTPases, une famille de protéines centrale dans la signalisation cellulaire. Leurs travaux, qui ouvrent la voie vers le traitement de nombreuses maladies infectieuses, sont parus le 11 janvier dans le revue Nature Microbiology.
Les inflammasomes jouent un rôle crucial dans la mise en place de la réaction immunitaire de l’organisme pour se défendre contre une infection et leur dérégulation est à l’origine de maladies auto-inflammatoires. Ces inflammasomes sont des plateformes de signalisation, activées en cas d’infection par des microorganismes pathogènes comme Escherichia Coli. Les inflammasomes sont constitués d’un récepteur qui détecte les motifs microbiens, d’un adaptateur et d’une caspase effectrice, la caspase-1, qui permet la maturation et la sécrétion de la cytokine IL-1beta. Cette dernière est un signal pour l’activation du système immunitaire. L’assemblage de cette plateforme fait suite à la reconnaissance d’un motif microbien dans le cytosol des cellules immunitaires.
Un des récepteurs impliqué, NLRP3, aussi appelé Cryopyrine, déclenche une cascade d’événements conduisant à l’activation de l’inflammasome. Néanmoins, malgré l’importance de cette voie dans les maladies infectieuses et auto-inflammatoires, on en sait encore bien peu sur les mécanismes qui contrôlent cette activation.
Or, des chercheurs d’Université Côte d’Azur, au C3M et au CHU, en partenariat avec d’autres équipes, viennent de mettre en évidence le rôle de NLRP3 dans la détection des toxines et facteurs de virulence bactériens activateurs des RhoGTPases, une famille de protéines centrale dans la signalisation cellulaire. Leurs travaux sont parus le 11 janvier dans le revue Nature Microbiology. Notamment, ils montrent chez la souris l’importance de cette réaction immunitaire pour permettre l’élimination des Escherichia coli exprimant une toxine qui active la RhoGTPase Rac2. Ils montrent aussi que l’inflammasome NLRP3 est activé au moyen d’une cascade de signalisation impliquant plusieurs acteurs désormais bien identifiés. Leurs résultats montrent en particulier que les protéines kinases Pak1 et 2 sont des régulateurs essentiels du récepteur NLRP3, révélant ainsi un axe de signalisation majeur permettant l’élimination des bactéries pathogènes dans le sang.
A plus long terme, le travail des chercheurs permettra de proposer de nouvelles stratégies de traitement des patients infectés par des microorganismes virulents et de détecter les patients sensibles à la bactériémie, c’est-à-dire ceux chez qui une bactérie pathogène est présente dans le sang circulant. De plus, ces découvertes permettront d’améliorer notre compréhension des mécanismes d'interaction entre l’hôte et les microbes virulents et d’ouvrir la voie vers le traitement de nombreuses maladies infectieuses.
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