Public ou privé ? Le mentorat pour se projeter après la thèse
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Publié le 18 novembre 2020–Mis à jour le 1 février 2021
Date(s)
le 5 juin 2019
Université Côte d’Azur a lancé en décembre 2018 un système de mentorat pour accompagner les futurs chercheurs dans leur orientation et leur insertion professionnelle.
Quelle est la différence entre une mission de recherche dans le public et dans le privé ?
Pour donner des clés de réponse à ses doctorantes et doctorants, Université Côte d’Azur a lancé en décembre 2018 un programme de mentorat. Pour cette première édition, celui-ci, d’une durée de un an, a mis en relation 12 étudiantes et étudiants volontaires avec autant de « guides », autrement dit des personnes expérimentées et insérées dans les milieux académiques ou privés. « Nous sommes là pour donner des conseils, mais surtout pour échanger et entrevoir un avenir en adéquation avec les désirs des personnes mentorées », résume Brigitte Onteniente, Mentor et dirigeante de la société Phenocell. « Beaucoup de jeunes se demandent s’ils doivent avoir fait une thèse, un post-doctorat, pour trouver un métier après l’Université. Personnellement, je pense qu’il faut aussi leur faire entrevoir qu’on peut faire de la recherche dans le privé », explique-t-elle. Mais les doctorantes et doctorants engagés dans les laboratoires de l’Université n'ont en général aucune expérience concrète de la façon de procéder dans une start’up où on fait de la Recherche & Développement. C’est pourquoi ce parrainage a inclus un après-midi découverte, au mois de mai, des locaux de Grasse Biotech. Le site, public, « fait partie de la chaîne de valeur allant de l’idée à l’entreprise », présente Frédéric Simonnet, directeur de l’Hôtel d’entreprises.« Nous nous situons plutôt en bout de processus et nous n’hébergeons pas de locataires au-delà de 6 ans », précise-t-il. Le bâtiment, situé sur une ancienne friche industrielle, dispose de 15 laboratoires scientifiques standards et permet d’accueillir des start’up tournées à 100% sur de la R&D, aucune production ne pouvant être déployée ici. Néanmoins, après seulement quelques mois de mise en service, tous les espaces sont d’ores et déjà occupés. Et pour cause, les sites équivalents les plus proches dotés de laboratoires indépendants se situent à Marseille et à Montpellier. Alors même que l’Europe a orienté les projets susceptibles d’entrer à Grasse Biotech sur seulement 3 secteurs « nous avons conscience de répondre à un réel besoin », souligne Frédéric Simonnet.
Mais quel est le profil des aventurières et aventuriers peuplant les 1500 mètres carrés de laboratoires et de bureaux abrités dans le bâtiment ? Franck Chuzel, de LifeScientis, a réalisé une thèse en endocrinologie mais il se méfiait des processus de sélection post doctorat. Il a donc choisi de se lancer dans le privé juste après sa soutenance. Après être passé par des « géants » comme Rhône Poulenc, Bayer et Galderma, il a passé un Exécutive MBA dans une école de commerce, afin de fonder une entreprise à échelle humaine. Il collabore désormais avec des laboratoires d’Université Côte d’Azur et avec d’autres entreprises. Plusieurs de ses homologues n’ont, en revanche, pas de doctorat inscrit sur leur CV. Une licence ou un profil de technicien ou technicienne de laboratoire suffisent parfois, à condition d’avoir validé une double compétence en économie. « Nous évoluons ici dans des entreprises apprenantes, où on peut agir, communiquer, avoir un pouvoir de décision, valoriser son travail par un brevet à son nom », témoigne une ancienne technicienne des laboratoires Galderma. Enfin, « Pour lever des fonds, c’est actuellement un véritable atout d’avoir un doctorat ou un statut de chercheur(-se) », », insiste le dirigeant du laboratoire de dermatologie esthétique Nunii, François Montcriol.
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