Portrait : Carole Rovère, chercheuse INSERM à l’IPMC

  • Science et Société
  • Recherche
Publié le 6 mars 2025 Mis à jour le 19 mars 2025
Date(s)

le 3 mars 2025

Découvrez le portrait de Carole Rovère, chercheuse INSERM à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC), qui explore le rôle du cerveau dans la régulation du comportement alimentaire et son implication dans l’obésité.

Son parcours :

Carole Rovère a découvert sa passion pour la biologie dès son plus jeune âge, grâce à une professeure de SVT qui lui a transmis son enthousiasme pour les sciences.

C’est au cours de son DEA, en rejoignant l’équipe du Dr Patrick Kitabgi à l’IPMC, qu’elle a trouvé sa vocation pour la recherche.

Fascinée par la complexité du cerveau et ses liens avec le métabolisme, elle oriente ses recherches vers les mécanismes neurobiologiques régulant le comportement alimentaire et les pathologies comme l’obésité.

 

Ses recherches :

Chercheuse à l'IPMC, Carole Rovère étudie le rôle du cerveau dans la régulation du métabolisme et les dérèglements pouvant conduire à l’obésité. Son projet RANTES, financé par l’ANR, explore plus spécifiquement les interactions entre les circuits neuronaux du cerveau et les signaux métaboliques régulant la sensation de satiété. Ses travaux visent à mieux comprendre ces mécanismes afin de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Le projet RANTES :

Carole Rovère se concentre sur la chimiokine pro-inflammatoire CCL5/RANTES et son récepteur CCR5, impliqués dans le développement de l’obésité et du diabète de type 2. Ces deux pathologies représentent des enjeux majeurs de santé publique, et CCL5/RANTES pourrait devenir une cible thérapeutique clé pour réguler le métabolisme énergétique et la gestion du sucre dans le corps.

La chimiokine CCL5, aussi appelée RANTES, est produite par certaines cellules du corps, notamment celles impliquées dans les réponses inflammatoires. Elle joue un rôle dans l’attraction et l’activation d’autres cellules immunitaires, ce qui peut entraîner des inflammations. Le récepteur CCR5 est une sorte de "porte" sur les cellules, permettant à CCL5 de se fixer et d’agir. Dans l’obésité et le diabète de type 2, CCL5 et son récepteur sont impliqués dans des processus inflammatoires perturbant le métabolisme et la régulation de la glycémie.

Les résultats et perspectives :

Touchant près de 15% de la population mondiale, l’obésité est en forte progression. Le projet ANR « RANTES » se distingue par son approche novatrice : étudier les interactions entre le cerveau, notamment l’hypothalamus, et les facteurs périphériques dans le développement de l’obésité et du diabète. Contrairement à de nombreuses recherches qui se concentrent sur les interactions entre les tissus périphériques et des organes comme le pancréas ou le foie, ce projet examine l'impact des facteurs inflammatoires cérébraux. Les résultats pourraient ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour ces pathologies, avec un impact clinique et thérapeutique majeur.

Son inspiration :

Carole Rovère trouve son inspiration dans sa curiosité insatiable et son désir de comprendre les complexités du monde biologique. « Trouver des solutions à des questions encore sans réponse a toujours été un moteur pour moi », confie-t-elle. Un moment marquant a été sa visite de l’exposition Jeff Koons au Centre Pompidou en 2015. En découvrant l’œuvre Balloon Dog, une idée a germé dans son esprit, la poussant à développer le projet ANR RANTES. Comme elle le souligne, « une œuvre d'art peut parfois inspirer des idées novatrices ! »

La médiation scientifique :

Carole Rovère s’engage activement dans la médiation scientifique, partageant ses recherches avec le grand public et les scolaires. Elle est convaincue que ces échanges sont essentiels pour rendre la science plus accessible et susciter des vocations. Elle coordonne notamment la Semaine du Cerveau sur le territoire azuréen, qui se déroule actuellement, du 10 au 16 mars. Retrouvez le programme de cet événement !