Nice, berceau de l'apnée mondiale

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Publié le 18 novembre 2020 Mis à jour le 20 janvier 2021
Date(s)

le 23 septembre 2019

bateau sur la mer
bateau sur la mer

Alors que se sont déroulées à Villefranche sur Mer les mondiaux d'apnée du 9 au 15 septembre 2019, peu de personnes savent que le premier championnat a été organisé à Villefranche sur Mer de l'initiative d'un professeur de sport de la faculté des sciences du sport, Claude Chapuis. Rencontre avec ce champion, toujours passionné d'apnée.

« C’est un milieu merveilleux, un masseur incomparable. Il nous porte, nous place en apesanteur ". Ce sont les mots de Claude Chapuis, quand on lui demande si on devient apnéiste par fascination pour le souffle ou pour l’eau. En 1990, il s’est enfoncé cinq minutes et trente-cinq secondes sous le voile bleuté de la piscine Universitaire Fielding du campus Carlone, décrochant alors un titre de champion du monde en apnée statique. À l’époque, les entraînements n’existent pas. Claude Chapuis a découvert peu de temps avant qu’il pouvait retenir sa respiration sous l’eau pendant quatre minutes et cinquante secondes par hasard, alors qu’il était maître-nageur. La machine était en panne et il nettoyait le fond de la piscine à la main au moyen d’un tuyau aspirateur de dix centimètres de diamètre. « Mais trois ans plus tard, avec les connaissances techniques, un travail adapté, je faisais sept minutes cinquante », souligne-t-il.

Aujourd’hui, on situe le haut niveau mondial dans une compétition au-dessus des 9 minutes. « Finie l’époque où chacun réalisait son record dans son coin avec ses huissiers », insiste Claude Chapuis. Ce professeur de sport, rattaché depuis la fin des années 80 à l’université qui l’a formé, à Nice, a souhaité fédérer tous « les allumés du grand bleu » avec des idées de records plein la tête. Le jour-même où un Français l’appelle du lac Titicaca pour faire reconnaître un record en maillot de bain à huit mètres de profondeur, Claude Chapuis se saisit des règlements du ski pour créer en une nuit une adaptation pour l’apnée. Comme tout le reste, il réalise cela avec les fidèles, ses étudiants de la fac, parmi lesquels Loïc Leferme. Un jour, il croise le chemin d’un apnéiste du Nord de la France, qui s’entraînait seul dans le noir au moyen d’un gueuse élaborée sur le modèle de celle de Jacques Mayol. Cela lui donne l’idée de créer le premier stage au monde pour découvrir « l’apnée du grand bleu ».

Il poursuit ensuite l’aventure avec la création de l’association internationale pour le développement de l’apnée (A.I.D.A.) et l’organisation, en 1996, des premiers championnats du monde, avec le département des Alpes Maritimes et le Club Universitaire de Nice. Dans l’eau, la moitié des bénévoles vient de STAPS.  « 6 pays ont participé, c’était exceptionnel pour l’époque », s’amuse-t-il. Vingt ans plus tard, ils sont 42 à s’affronter dans les profondeurs de la rade de Villefranche-sur-mer. Un spot incontournable pour l’apnée, calme, protégé des vents et des courants, où le plancher marin s’abaisse à deux-cent mètres de profondeur à cinq minutes à peine en bateau. Dans l’eau, Claude Chapuis retrouve, parmi les étudiants, les fidèles, Pierre Frollin et Guillaume Nery. 

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