L’Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, en charge de la construction du système d’information national dédié au dépistage du cancer du poumon en France

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Publié le 20 mars 2025 Mis à jour le 24 mars 2025
Date(s)

le 17 mars 2025

CANCER POUMON
CANCER POUMON

L'Institut national du Cancer a confié à l'IHU RespirERA, porté par Université Côte d'Azur, le CHU de Nice, le centre INRIA d'Université Côte d'Azur, l'INSERM Provence-Alpes-Côte d’Azur - Corse et leurs partenaires, la construction du système d'information national dédié au dépistage du cancer du poumon en France. Ce dépistage s’intégrera dans le cadre du programme de recherche IMPULSION.

L'Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, est le premier IHU dédié aux maladies respiratoires. Il adopte une approche holistique pour comprendre les interactions entre vieillissement, environnement et santé respiratoire. L’objectif est de remplacer l’approche traditionnelle par une médecine de précision, capable de fournir des diagnostics plus fins et des traitements personnalisés, tout en développant des programmes de prévention ciblés pour les populations vulnérables.

L'INCa a confié à l'IHU RespirERA la construction du système d'information national (SI) dédié au dépistage du cancer du poumon en France. Ce dépistage s’intégrera dans le cadre du programme de recherche IMPULSION. Dès son origine, le SI sera à la fois un outil métier et un outil de recherche. IMPULSION sera suivi du déploiement du dépistage en routine. Afin de préfigurer ce déploiement en routine, l’INCa souhaite dès à présent joindre à la collecte de données de santé (données cliniques et imagerie), un outil métier organisant un parcours « utilisateur » structuré, balisé, sécurisé et automatisé avec capture directe des données . Le SI sera aussi interfacé avec des bases de données permettant d’évaluer les conséquences en aval d’une politique de dépistage et fournira la composante « données cliniques » d’autres bases de données. La construction du SI et la formation des centres de dépistage à son bon usage seront assurées par le pôle numérique de l'IHU, sous la responsabilité du Pr Marquette.


Accès au système de soins difficile et précarité sociale

Les difficultés d’accès au système de soins et la précarité sociale sont des facteurs de risque limitant l’accès au dépistage. Ces critères concernent aussi les populations dites à « sur risque tabagique » et donc à « sur risque de développer un cancer du poumon ». C’est pourquoi, l’IHU RespirERA mène des recherches sur les modalités d’accès de type « aller-vers » les populations pour minimiser les enjeux éthiques et sociétaux de ce dépistage. Les campagnes de dépistage auprès des populations à risque3 sont systématiquement associées au dépistage de la bronchopathie chronique obstructive (BPCO), l’autre maladie respiratoire liée au tabac, mais aussi aux actions visant à accompagner le sevrage tabagique et à favoriser le dépistage.

Le cancer du poumon est fortement lié aux expositions environnementales et professionnelles et leur prise en compte peut prédire le risque de cancer. C'est pourquoi l'IHU étudie l'exposome des individus dépistés, notamment les carcinogènes détectables dans les cheveux et les urines ainsi que les signatures biologiques du cancer dans le sang.


Une utilisation de l'intelligence artificielle

L'intelligence artificielle (IA) appliquée à l’imagerie thoracique dans le dépistage du cancer du poumon intervient à trois niveaux :
- l’aide à la détection de nodules,
- la caractérisation de la probabilité de malignité du(es) nodule(s) détecté(s) 
- l'aide à la prédiction de l'apparition du cancer.

Des biomarqueurs sanguins, comme les miRNA. I'ADN tumoral circulant et certains panels de protéines sont considérés comme des outils de dépistage potentiels mais, pris isolément, leur sensibilité et leur spécificité sont limitées. En revanche intégrer des panels de multi-biomarqueurs et des images de scanner dans des modèles prédictifs d'IA peut changer la donne.

Source : communiqué de l'IHU RespirERA