L’Ecole Universitaire de Recherche « Digital Systems for Humans » sélectionnée

  • Formation
  • Institutionnel
Publié le 18 novembre 2020

Le projet « UCA Digital Systems for Humans » déposé par Université Côte d’Azur fait partie des 29 écoles universitaires de recherche sélectionnées par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et le commissariat général à l’investissement dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir 3 du gouvernement. La COMUE va recevoir près de 13 millions d’euros pour construire une véritable « graduate school » autour des sciences du numérique et de leurs aspects humains.

Lancées en février 2017 dans le cadre du 3ème volet du programme d’investissements d’avenir, les écoles universitaires de recherche ont pour objectif d’offrir à chaque université la possibilité de renforcer l’impact et l’attractivité internationale de sa recherche et de sa formation dans un ou plusieurs domaines scientifiques. Il s’agit de financer en France le modèle reconnu internationalement des « Graduate Schools » en rassemblant université, écoles et organismes de recherche autour d’une même thématique. 

Les écoles universitaires de recherche vont structurer l’offre de formation universitaire en complément des "nouveaux cursus universitaires" ; la formation s'organisera ainsi en deux grands cursus : licence (undergraduate) d’un côté et master et doctorat (graduate) de l’autre, sur le modèle LMD souhaité par le processus de Bologne.

A Université Côte d’Azur, 5 dossiers d’EUR ont été déposés au mois de juin, correspondant à 5 grands domaines de formation et de recherche présentés lors de l’IDEX. Pour le moment une seule EUR a été sélectionnée par le jury international : l’école universitaire de recherche « UCA Digital systems for humans » qui regroupe l’Université Nice Sophia Antipolis, le CNRS, Inria et Skema Business school autour des sciences du numériques et de leur aspects humains.

Pour Jean-Marc Gambaudo, Président d’Université Côte d’Azur, "Université Côte d’Azur va réformer son offre de formation undergraduate et graduate dans ces 5 domaines en réorganisant ses parcours de masters et doctorats en graduate schools et représenter les dossiers non sélectionnés lors de la seconde vague en 2018. Les maquettes de formation déposées dans le cadre du nouveau contrat avec le Ministère répondent à ces nouveaux enjeux et préfigurent l’Université Cible visée".

Comment va s’organiser cette école universitaire de recherche qui va débuter en septembre 2018 ? Comment vont être utilisés les 13 millions d’euros de dotation ? C’est Johan Montagnat, Responsable de l’EUR sélectionnée qui nous présente le dossier. Directeur de Recherche au laboratoire Informatique Signaux systèmes de Sophia Antipolis (I3S), il est aussi le responsable du LABEX UCN@Sophia depuis 2014.
« Le LABEX UCN@Sophia, intégré dans l’Académie 1 "Réseaux, Information Société Numérique" de l’IDEX depuis son démarrage en 2016, avait déjà entamé un travail important de structuration d’une partie de la communauté, qui préfigurait ce que nous souhaitons faire dans l’EUR par la suite. Répondre à cet appel était une occasion unique de donner une nouvelle ambition à cette action notamment au niveau de la formation des futurs docteurs. Cet appel était d’autant plus stratégique qu’il s’agissait d’un appel commun de montage d’une EUR et de prolongation du LABEX pour une durée de 10 ans. » précise-t-il.

« UCA Digital Systems for Humans » regroupe les laboratoires et les formations qui s’intéressent au développement des technologies du numérique mais également à leur impact sur l’économie, sur la législation et sur la société en général. «L’EUR va s’articuler autour de ces deux aspects avec une approche multidisciplinaire : des aspects techniques alliant électronique, informatique et télécommunications et des aspects humains comme l’économie, le droit, la sociologie, la philosophie, l’ergonomie. Elle touchera également des disciplines qui s’intéressent à l’impact du numérique dans leur domaine comme la géographie, la linguistique ou encore les activités sportives ».

Au niveau doctorat, l’EUR va totalement recouvrir le périmètre thématique de l’actuelle école doctorale « sciences et technologies de l’information et de la communication » mais également une partie du périmètre de l’école doctorale « droit, économie, science politique, gestion » pour les thèses qui s’intéressent aux sciences sociales du numérique.
Au niveau master, l’EUR regroupera les formations en électronique, en informatique, en économie et droit du numérique, en business du numérique en partenariat avec Skema Business School. Elle contribuera à d’autres formations dans des domaines pour lesquels les sciences numériques prennent une place grandissante.

Un projet transformant qui doit s’établir sur 10 ans

« Le projet doit être contractualisé au premier trimestre 2018 avec des premiers effets pour la rentrée 2018. Le processus de transformation aboutissant à la graduate school s’étalera lui sur plusieurs années » prévient Johan Montagnat. Les formations de masters disciplinaires continueront à exister selon les maquettes déposées auprès du ministère dans le cadre du nouveau contrat. Les étudiants s’inscriront à la rentrée 2018 en master mais ils appartiendront à l’Ecole Universitaire de Recherche « Digital systems for Humans » avec plusieurs avantages à la clé : « cela leur donnera des contenus de formation retravaillés en fonction des objectifs de l’EUR qui tend à une personnalisation plus importante des parcours et un suivi plus individualisé des étudiants » détaille le responsable.

« Nous allons dès le départ nous assurer qu’il existe des passerelles entre les formations afin que les étudiants puissent acquérir des compétences multiples. Ils vont ainsi pouvoir avoir une certaine liberté dans la composition de leur parcours et les masters qui participeront à l’EUR appliqueront un mode de structuration de leur contenu « Majeur/mineur » explique Johan Montagnat. Les étudiants qui sont inscrits dans un domaine d’expertise pourront compléter leur parcours avec des « mineures » qu’ils pourront aller chercher soit dans le même département soit dans un autre département ; un étudiant en « majeur » informatique pourra suivre un module de formation « mineur » en business model par exemple. Le master délivré sera celui du parcours « majeur » et l’EUR produira une certificat de compétences couvrant les disciplines complémentaires.

« Dans cette perspective, nous allons rapidement rencontrer les responsables de masters ou de composantes concernés pour discuter du contenu et de la structuration des formations. Il est important que la structuration des masters soit suffisamment flexible pour nous permettre d’implémenter ce processus ».

Innovation pédagogique, parcours professionnalisants et formation à la recherche

L’EUR englobe également des aspects de formation par les technologies du numérique et pour les technologies du numérique. « Nous allons nous appuyer sur l’expertise de l’Ecole supérieure du professorat et de l’education (ESPE) de Nice pour travailler à utiliser le numérique et les nouvelles techniques d’apprentissage dans les formations ».

Un réseau d’entreprises sera également développé : l’EUR doit se construire en lien étroit avec les entreprises de la Côte d’Azur pour une bonne insertion des étudiants. Des parcours professionnalisants seront proposés dans lesquels les étudiants seront immergés en entreprises pendant une partie de leur formation ; des formations à l’entreprenariat seront également disponibles.

L’EUR proposera également des parcours plus académiques tournés vers la recherche : ces parcours de formation comporteront le plus tôt possible des projets de recherche, dès la première année de Master avec un mécanisme de tutorat dans lequel les doctorants et les enseignants participeront au suivi individualisé des étudiants ; « cela permettra de créer une boucle de relations entre les générations d’étudiants de 3ème cycle. L’EUR, en complément du LABEX, donnera également un certain nombre de moyens pour développer des actions de recherche en finançant en particulier des bourses de thèse », précise le responsable.

Dernier point, la mise en place de l’EUR entrainera également une simplification administrative : l’EUR, le LABEX UCN@Sophia et l’Académie 1 (Réseaux, information et société du numérique) « seront regroupés en une seule entité pour éviter la multiplication des structures » conclut Johan Montagnat.

Delphine Sanfilippo