Succès confirmé pour la seconde édition du festival Pint of science, qui s’est déroulée du 14 au 16 mai à Nice.
L’appel national à partager une « pint » (un demi-litre) de science dans les bars niçois, au milieu du mois de mai, a pu susciter des objections. Visiblement, alors qu’on s’invite couramment à « prendre un verre » ou « boire un café », l’implicite de cette invitation prêtait à discussion. Alors, non, de la même façon qu’on n’est pas forcés de sortir d’un café des sciences avec les compteurs d’hypertension en alerte ou d’épuiser les réserves de rosé dans les apéro-sciences, le « pint of science » n’était pas un rendez-vous réservé aux amateurs de bière. Comme le rappelle le philosophe et écrivain Alexandre Jollien, c’est même lorsqu’on sait qu’une chose ou une personne est bien plus que ce que son étiquette prétend qu’on peut, en toute liberté, user de cette étiquette.
Pour sa seconde édition niçoise, cet événement de culture scientifique, initié en 2012 par deux chercheurs londoniens, a donc d’abord rompu avec les schémas classiques. En effet, le succès de ces soirées, ouvertement non académiques, repose largement sur la capacité des scientifiques a s’adresser très directement à un public devenu partie prenante dans une réflexion menée ensemble. L’orateur apporte un sujet et des éléments de discussion, comme un texte, une image, une vidéo. Il en propose éventuellement une lecture non exhaustive, mais l’enjeu est de donner à ses interlocuteurs les moyens de s’exprimer également, afin que les deux parties soutiennent et enrichissent la pensée collective.
Plutôt que d’assister passivement à une conférence, on vient donc ici effleurer des thèmes de recherche en lien avec des enjeux de société et on repart l’esprit alerte, avec l’envie de lire et le sentiment d’être un peu mieux armé pour s’intéresser à des questions techniques. Les questions abordées cette année balayaient un large éventail de domaines. Les échanges ont porté sur l’optique, la bioélectricité, les matériaux bio-sourcés, les poussières d’étoiles, les monnaies complémentaires, la bourse, l’univers de la science-fiction, le corps pris dans ses dimensions mortelle, érotique et numérique, les sens chimiques, les capacités régénératives des organismes marins ou encore la maladie d’Alzheimer.
Des animations et des quiz proposés par les intervenants ont permis au public de participer activement. Parce que le festival est l’occasion de discuter directement avec les chercheurs, cela a aussi été pour certain(e)s étudiant(e)s l’opportunité de dégoter un stage pour les prochains mois. L’événement a mobilisé plus de 400 personnes sur trois jours et 32 intervenants d’Université Côte d’Azur ont présenté leurs recherches au cours de 12 rendez-vous. C’est quatre fois plus qu’en 2017. Pour cette seconde édition niçoise, les organisateurs, membres du BDE Sciences de l'Université, confirment donc l’efficacité de la formule.
Témoignages des intervenants.
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Sothearath Seang, doctorant au GREDEG
“Je pense que la vulgarisation scientifique n'est pas suffisamment mise en avant dans le monde de la recherche aujourd'hui, ce qui est vraiment dommage. C'est pourquoi j'ai choisi de participer à Pint of Science car c'est le seul événement qui donne aux doctorants / chercheurs l'opportunité de vulgariser leurs travaux et d'échanger avec un public non initié dans un cadre convivial et non formel. Je suis très satisfait de cette édition et j'espère que le festival attirera toujours plus de monde !”
Yannick Rumpala, maitre de conférence en sciences politique et membre d’ERMES
“Ce fut un moment très sympathique en effet et qui change des cadres académiques. J'espère que l'initiative pourra poursuivre sur sa lancée à Nice.”
Hervé Andrès,Ingenieur d’etude au CNRS,responsable de la médiation scientifique, de la communication, de la valorisation,
“Merci à vous pour nous avoir donné l’opportunité d’interventions et de discussions dans un cadre sortant des sentiers battus.”
Xavier Corveleyn, maitre de conférence en psychologie et membre du LAPCOS
“Merci pour votre accompagnement et pour l’organisation de ce festival qui permet de faire rentrer la recherche dans le quotidien de chacun. C’est une des missions essentielles de l’Université, un bien commun encore trop peu partagé.
Ce fut un plaisir de vous rencontrer, de rencontrer les collègues des autres disciplines et de voir comme toujours qu'une complémentarité évidente nous unit.”
Histoire du festival :
Ce festival de vulgarisation scientifique unique en son genre est né à Londres en 2012 dans la tête de jeunes chercheurs de l’Imperial College London. Pint of Science est aujourd’hui présent dans 21 pays sur 5 continents, ce qui démontre sa popularité croissante. Au niveau national, le festival a rassemblé cette année plus de 12 000 personnes sur l’ensemble des 34 villes organisatrices.