Former les "biobankers" de demain
Publié le 18 novembre 2020
Tel est l'objectif du nouveau diplôme d'établissement " Biobanques et gestion des données complèxes" créé par Université Côte d'Azur. Sur 2 ans cette formation a pour objectif de préparer à la maîtrise des biobanques (humains, animaux, plantes et autres organismes vivants) et à la gestion de données complexes. Entretien avec Marius Ilié, Praticien Hospitalier Universitaire au CHU de Nice (Biobanque et Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale) et Nicole Arrighi, Maître de Conférences, Université Nice Sophia Antipolis (UFR Sciences de la Vie et de la Santé).
- Quels sont les objectifs du diplôme d'établissement « Biobanques et gestion des données complexes » ?
Les objectifs principaux sont de former, de professionnaliser les « biobankers » de demain. Ces derniers sont les personnels d’une biobanque, à tous les niveaux c’est-à-dire le manager, les ingénieurs qualité, les gestionnaires de projet…
Cette formation touche plusieurs domaines, pas seulement celui de la santé humaine. Egalement les collections de biologie végétale, animale ou de microorganismes… Les étudiants peuvent donc travailler sur un projet bien précis.
- Où trouve-t-on des biobanques ?
Il y a plusieurs types de biobanques. Le modèle classique est la biobanque intégrée aux hôpitaux, en France dans les hôpitaux publics. Mais ces dernières années, on a vu l’arrivée de biobanques privées : certaines biobanques (les brokers) vont mettre en relation des biobanques publiques pour accumuler un nombre très important d’échantillons mis à dispositions des clients (chercheurs, partenaires privés,…), d’autres sont rattachées à des laboratoires pharmaceutiques pour tester leurs médicaments, faire leurs tests cliniques ou enfin, il existe encore des biobanques privées qui se mettent en relation avec différents fournisseurs de prélèvements et qui constituent leur propre collection.
- Pourquoi ce diplôme est particulièrement nécessaire aujourd’hui ?
Car aujourd’hui toutes les personnes travaillant dans les biobanques n’ont pas de formation spécifique dans le biobanking. Cela n’existait pas auparavant. Ce personnel s’est formé sur le tas alors que ce métier devient de plus en plus complexe.
Il n’y a que 2 diplômes dans ce domaine en France et seulement 3 en Europe (France inclus).
- Il s’agit donc d’une formation continue et d’une formation initiale. Comment cela va-t-il s’organiser ?
En formation initiale, les étudiants ont en général fait une licence en biologie, mais il y a aussi des parcours atypiques comme des étudiants en médecine ou des Doctorants.
Les promotions sont limitées à 15 étudiants pour une formation très personnalisée.
Durant les 2 années de la formation, 2 stages de 6 mois sont obligatoires, dont un à l’étranger.
Il y a également un module de formation au sein de la biobanque du CHU de Nice pour comprendre concrètement le métier de biobanker.
Pour la formation continue, il y a un projet de « master class ». L’idée est d’organiser des journées de formation intenses, sur quelques jours, dédiées à la formation continue. Avec des invités de prestige.
- Quel est l’intérêt de devenir un Diplôme d’Etablissement IDEX ?
L’intérêt est d’avoir à une forte visibilité internationale avec des enseignements entièrement en anglais, ce qui permet une meilleure attractivité vers les étudiants étrangers. De plus, au moins un stage en laboratoire ou en entreprise se fera obligatoirement à l’étranger. Le format IDEX nous permettra de financer la mobilité internationale de nos étudiants, ainsi que l’emploi d’outils de pédagogie innovante, et une formation à distance notamment pour la formation continue.
Plus généralement, nous pensons que le diplôme d’Etablissement IDEX contribuera à une attractivité renforcée de notre formation universitaire et de ce fait aux partenariats public-privé pour une immersion efficace et rapide de nos étudiants dans la profession de « biobanker ».
- Quels sont les débouchés professionnels ?
Responsable de biobanque, Responsable qualité, Responsable des annotations et des bases de données, Conseiller scientifique auprès des collecteurs et utilisateurs des secteurs public et privé, Spécialiste des affaires réglementaires en biobanking, Chargé de veille (technologique, éthique, réglementaire).