Découvrez les 3 candidates au concours iPhD de BPI France et soutenues par l'IDEX UCAJEDI
- Innovation
- IDEX
le 30 avril 2021
Grâce au soutien apporté par le programme innovation de l'IDEX UCA Jedi, Pauline COTINAT, Melpomeni DIMOPOULOU, Michela ION SCOTTA, 3 jeunes docteures d'Université Côte d'Azur ont déposé leurs candidatures au concours iPhD organisé par BPI France au mois de mars. Ce concours vise à récompenser les jeunes chercheurs porteurs de projets entrepreneuriaux mobilisant des technologies de rupture. Nous vous proposons de découvrir le parcours de ces 3 jeunes femmes, leurs projets d’innovation et leurs motivations.
Cet AAP Startup Deep Tech de l’IDEX a apporté à 3 jeunes docteures le soutien financier et les conseils pour leur permettre de candidater, en lien avec leurs tutelles et leurs services de transfert de technologie (SATT SE et INRAe Transfert) au concours d'innovation iPhD de BPI France dans le cadre du plan Deeptech.
Les dossiers de candidature ont été déposés au mois de mars ; s'ils sont retenus, elles bénéficieront d’un accompagnement individuel et collectif sur 12 mois.
Université Côte d’Azur leur souhaite bonne chance et vous propose d’en découvrir plus sur ces 3 candidates.
Pauline Cotinat
Présentez-vous ?Je suis actuellement doctorante en deuxième année de thèse CIFRE, que j’effectue entre le laboratoire de recherche de l’IRCAN (Institute of Research for Cancer and Aging of Nice) au sein de l'équipe "Stress response, Regeneration & Aging" et les laboratoires de R&D de l’entreprise SO.F.I.A. Cosmétiques (située à Carros). Mon projet de thèse porte sur l'étude des processus de vieillissement cellulaire des Cnidaires symbiotiques, tels que les anémones de mer. Dans ce cadre, on s’intéresse à la réponse au stress oxydant de l’anémone de mer ainsi que sur l'identification les molécules bio-actives impliquées dans ces mécanismes.
Quel est votre projet ?
Le projet VIRIDIS que je porte repose sur un procédé d’analyse innovant et non invasif qui permet d’évaluer l’impact d’une matière première ou d’un produit fini sur l’environnement marin biotique, sans porter atteinte à la biodiversité marine. Ce procédé consiste en un test de cytotoxicité in vitro sur des cultures cellulaires d’organismes marins (Cnidaire) ; le test VIRIDIS fournit ainsi aux entreprises ayant une démarche éco-responsable une nouvelle solution durable et efficace pour évaluer et minimiser l’impact de leurs produits sur l’écosystème marin. Je suis accompagnée dans ce projet par mes responsables de thèse le Pr Paola Furla et le Dr Stéphanie Barnay-Verdier, ainsi que par l’ingénieure d’étude spécialisée en culture cellulaire au sein de notre équipe de recherche, Clara Fricano.
Qu’est-ce qui vous a motivé à candidature au concours iPhD ?
Ma situation de doctorante CIFRE a mis en évidence la possibilité de créer des opportunités entre la recherche fondamentale et ses applications industrielles, afin d’envisager de nouvelles voies de valorisation de mes travaux de recherche. Dans la continuité de l’expérience d'un projet de thèse, l’aventure entrepreneuriale représente ainsi pour moi un nouveau challenge à relever. Il me permettra de développer de nouvelles compétences et de participer à la création d’une structure qui me correspond : collaborative, innovante et éco-responsable.
Le concours iPhD proposé par BPI France représente pour moi une opportunité de plonger dans le monde de l’entrepreneuriat en rencontrant d’autres doctorants ou jeunes docteurs dans la même situation que moi et confrontés aux mêmes problématiques, mais également des entrepreneurs expérimentés et des professionnels de la DeepTech qui pourront partager leurs conseils et expériences.
Ce concours est pour moi un moyen d’apprendre à identifier et prioriser les efforts à poursuivre pour finaliser ce projet, mais également d’identifier des compétences à rechercher pour compléter notre équipe.
Comment le programme innovation de l’IDEX UCAjedi vous a aidé dans votre démarche ?
Le projet VIRIDIS est actuellement financé par l'appel à projets StartUp DeepTech du programme UCAjedi. De plus, le programme d’innovation de l’IDEX UCAjedi a soutenu notre initiative de création de Start-Up en nous donnant accès à des formations spécialisées, telles que les Masterclass organisées par le programme "DeepTech Founders" de l’UCAjedi, ce qui m’a permis d'élargir mes connaissances sur des aspects concrets de la création d’une Start-Up et de la gestion d’un business, mais également de mieux me projeter en tant que future dirigeante d’une Start-Up issue de la recherche. Le programme UCAjedi a appuyé ma candidature lors de mon dépôt de dossier au concours, illustrant alors la solidité de mon projet auprès du jury de BPI France.
Melpomeni Dimopoulou
Présentez-vous ?En 2016, j’ai reçu un diplôme d'ingénieur du Département de Ingénierie d’informatique (Computer Engineering and Informatics Department - CEID) de l'Université de Patras en Grèce. En 2017, je suis venue en France et j’ai obtenu mon diplôme de Master en Biologie Computationnelle et Biomédecine (CBB) d’Université Côte d’Azur. Fascinée par la science et la recherche en 2017, j’ai commencé un doctorat dans le laboratoire I3S de Sophia Antipolis, France, sous la direction du Dr Marc Antonini, sur le sujet « Techniques d'encodage pour le stockage à long terme d'images numériques dans l’ADN synthétique » que j’ai soutenu en Décembre 2020. L’algorithme PAIRCODE que j’ai développé pendant ma thèse est une solution très prometteuse qui a été brevetée et qui permet l’encodage des données numériques dans un code quaternaire ADN qui est robuste aux erreurs. Notre solution, a été publié à la conférence EUSIPCO 2019 et a reçu le prix du meilleur article étudiant. Il a également suscité l'intérêt du groupe de standardisation JPEG et j'ai été invitée à participer en tant qu'experte à la construction d'un nouveau standard JPEG pour la compression d'images dans l’ADN. Mes études ont abouti à plus de 10 publications dans des conférences nationales et internationales. En 2019, nous avons reçu un financement de 3 ans du Conseil Européen de l'innovation (EIC) Horizon 2020 pour collaborer avec d'autres entités européennes dans le projet Oligoarchive pour le stockage de données dans l'ADN. En raison de la haute qualité de mes recherches, j'ai été sélectionnée comme ambassadeur de l'EIC (championne nationale EIC). En 2021, j'ai remporté le concours Jeunes Docteurs Innovants de la Région Sud et reçu une bourse d'un an co-financée par la SATT Sud Est et soutenue par le CNRS pour la construction d'un premier business plan. L’objectif est la création d'une Start-Up innovante pour promouvoir ce nouveau type de stockage. Ma vision ? Garantir le stockage et l'intégrité des données numériques, en utilisant des solutions abordables, durables et respectueuses de l'environnement pour un avenir plus vert.
Quel est votre projet ?
Notre projet est inspiré par mes travaux de thèse. Il vise à la création d’une start-up qui offrira des solutions innovantes et durables pour garantir l’intégrité de donnés numériques pendant un stockage à long terme tout en restant respectueuses de l’environnement.
Plus précisément le stockage des données numériques devient un défi pour l'humanité en raison de la durée de vie relativement courte des périphériques. Dans le même temps, la quantité de données numériques sur la planète devrait dépasser les 175 milliards de Téraoctets (TO) en 2025 ! Une fraction importante de ces données est caractérisée comme froide (rarement consultée). Les photos anciennes stockées par les utilisateurs sur Facebook sont un exemple de ces données froides. Malheureusement, tous les supports de stockage actuellement utilisés pour l’archivage de données froides (disques durs ou bandes magnétiques) souffrent de deux problèmes fondamentaux. Premièrement, le taux d'amélioration de la densité de stockage est au mieux de 20% par an, ce qui est sensiblement en retard par rapport au taux de 60% de croissance des données froides. Deuxièmement, les supports de stockage actuels ont une durée de vie limitée de cinq (disque dur) à vingt ans (bande). Comme les données sont souvent stockées pendant une durée beaucoup plus longue (50 ans ou plus), elles doivent être régulièrement migrées vers de nouveaux périphériques, un fait qui conduit à un énorme gaspillage de matériel et d'énergie et augmente ainsi le prix de stockage. Une approche émergente est aujourd’hui sérieusement étudiée. Elle découle de l'utilisation de l'ADN, le support de l'hérédité chez les organismes vivants. Il a été montré théoriquement qu’il est possible de stocker 455 millions de TO, soit la quantité de données qui peut être stockée dans 45,5 millions de disques durs de capacité 10 TO, dans 1 gramme d’ADN tout en permettant une longévité de plusieurs siècles même dans des environnements de stockage difficiles (le disque dur et la bande ont des durées de vie de cinq à vingt ans).
Dans ce projet, nous visons à explorer cette nouvelle alternative qui utilise l'ADN pour l'archivage des données numériques en construisant une solution de bout en bout qui promettra l'intégrité des données en respectant plusieurs restrictions imposées par la biologie.
Qu'est-ce qui vous a motivé à candidater au concours iPhD ?
Au cours de cette tentative de création d’entreprise, il est extrêmement important d'avoir une idée claire et concrète du monde de business et d'acquérir la visibilité nécessaire pour promouvoir cette idée originale qui vise la création d'une entreprise innovante !
Par conséquent, gagner ce concours fournira de nombreux éléments importants pour la réussite de ce projet :
- La participation aux ateliers pratiques et aux formations (programme DeepTech Founders) animées par des entrepreneurs et des experts qui va fournir les bases concrètes et les connaissances générales et nécessaires sur la création, la construction et le développement d'une start-up.
- Le mentorat pour accompagner ce projet particulier qui enrichira nos connaissances générales avec des détails précieux qui seront adaptés aux besoins spécifiques de notre projet
- La création d’une vidéo en design fiction qui va donner la visibilité nécessaire pour promouvoir notre idée originale
- Le soutien financier d’une Bourse French tech.
Toutes les raisons ci-dessus m'ont motivé à postuler pour le concours.
Comment le programme innovation de l'IDEX UCA JEDI vous a aidé dans votre démarche ?
Le programme offre un accompagnement très important à notre projet en proposant des formations d'entrepreneuriat qui peuvent aider à former une base concrète de compétences en leadership, en marketing et en finance qui manquent au profil d'un chercheur. De plus, grâce au financement obtenu par IDEX, on m'a offert la possibilité d'embaucher un ingénieur pour m'aider dans la mise en œuvre du futur produit. Enfin, il est important de mentionner que le programme offre le réseautage nécessaire pour nous mettre en contact avec les bonnes personnes pour monter notre projet pas à pas.
Michela Ion Scotta
Présentez-vousPassionné par la recherche agronomique et plus particulièrement par le développement de nouvelles méthodes dans le Biocontrôle, j’ai réalisé ma thèse au sein Institut Sophia Agrobiotech (UMR INRAE 1355, CNRS 7254, Univ. Côte d'Azur), de l’UMR (UCA-INRAE-CNRS) dans l’équipe Recherche et Développement en lutte biologique (RDLB) sous la direction de Nicolas RIS et Elodie VERCKEN. Mes travaux de thèse ont porté sur le sujet « Distributions des espèces du genre Trichogramma le long d’un gradient altitudinal et adaptations locales aux basses températures chez l’espèce Trichogramma cacoeciae». Depuis 2019 je suis un jeune docteur en Biologie des interactions et écologie de Université Côte d’Azur.
Actuellement, je poursuive mes travaux de thèse en tant que post-doctorante à l’Institut Sophia Agrobiotech (ISA) dans le cadre du projet BIDIME (https://ecophytopic.fr/recherche-innovation/proteger/bidime-biodiversite-des-trichogrammes-diversification-des-produits-de) financé par l’Agence Nationale de la Recherche. Ce projet a pour objectif :
- d’une part de mettre au point un nouveau produit de Biocontrôle basé sur des parasitoïdes oophages
- d’autre part, de co-construire avec différents partenaires dont le Groupe de Recherche en Droit, Economie, Gestion (GREDEG) un nouveau modèle d’affaires afin d’assurer le transfert de technologies du laboratoire au marché et l’utilisation pérenne de la solution.
Mon ambition a été toujours de m’engager dans une recherche multidisciplinaire d’excellence et d’impact qui permet de trouver des solutions concrètes pour accélérer la transition agroécologique. La création de la start-up AgroInnov représente le vecteur parfait pour favoriser une transmission ajustée et efficace aux territoires locaux des solutions de biocontrôle.
Quel est votre projet ?
Le Projet AGROINNOV que je porte conjointement avec Nicolas RIS, Ingénieur de recherche INRAE à l’institut Sophia Agrobiotech vise à proposer une nouvelle génération d‘auxiliaires de lutte biologique, au plus près des besoins des agriculteurs de cultures méditerranéennes. Le savoir-faire repose sur la prise en compte de la nécessaire adéquation des auxiliaires au challenge micro-climatique et sur l’opportunité de puiser dans la diversité naturelle des génotypes adaptés. Ce minutieux travail est désormais rendu possible grâce au développement d'outils innovants de phénotypage issus d’une collaboration franco-italienne avec Le département de physique de l’Université de Gênes mise en place lors de mon doctorat.
Qu’est-ce qui vous a motivé à candidature au concours iPhD ?
Le changement de paradigme représenté par le passage du statut de jeune Docteur à celui de Docteur-Entrepreneur représente un véritable défi. En effet la création d’une start-up DEEPTECH fait appel à des compétences en management, communication, ingénierie financière et juridique.
Par les biais de plusieurs formations (« DeepTech Founders » financée par l’IDEX UCA jedi et le diplôme D2E - actuellement en cours), j’ai acquis des bases solides mais qui nécessitent encore d’être renforcées.
J’ai vu dans le concours iPhD une opportunité pour :
- consolider mes compétences en matière d’entreprenariat dans un cadre d’excellence afin de mieux préciser ma stratégie entrepreneuriale
- intégrer une riche réseau entrepreneurial constitué par de Jeunes Docteurs Entrepreneurs avec lesquels je pourrai me confronter lors du Summer Camp
- bénéficier d’un dispositif de Mentors expérimentés qui me guideront dans mes premiers pas, en tant que Docteur Entrepreneur
Comment le programme innovation de l’IDEX UCAjedi vous a aidé dans votre démarche ?
Le programme innovation de l’IDEX UCA jedi a été un soutien précieux sur plusieurs points dans mes démarches de candidature au concours i-PhD. Tout d’abord le projet AGROINNOV est actuellement soutenu financièrement par, le programme innovation de l’IDEX UCA jedi (appel à projets StartUp DeepTech). Ce financement était un pré requis incontournable pour pouvoir candidater au concours i-PhD. De plus, le programme innovation de l’IDEX UCA jedi a été un soutien au moment de la rédaction de la réponse au concours et dans réalisation du vidéo de présentation du projet de 1’30 requis par le dossier de candidature.
Université Côte d’Azur soutient fortement nos trois brillantes candidates et va les accompagner durant les prochaines étapes de leur création de startup, conclut Xavier Fernandez, vice-Président Innovation. Université Cote d’Azur compte parmi ces doctorants de très nombreux talents qu’il est important de soutenir et d’accompagner. Le concours iPhD en est une des illustrations orientées sur l’esprit d’innover et d’entreprendre.