Anne Vuillemin : la promotion de la santé par l’activité physique

Publié le 30 avril 2020 Mis à jour le 24 janvier 2022
Date(s)

le 16 décembre 2020

Lorsqu’on l’interroge sur son parcours, Anne Vuillemin  commence par prendre le contre-pied des idées reçues :  ce n’est pas le sport qui l’a emmenée en staps. Si elle a opté pour des études en sciences et techniques des activités physiques et sportives, c’est parce que cette branche semblait apte à satisfaire son goût spontané pour la pluridisciplinarité. « Bien sûr, j’ai toujours pratiqué de nombreux sports, mais j’étais attirée surtout par la multiplicité des approches relevant de l’anatomie, la physiologie, la sociologie, la psychologie, l’activité physique théorique et pratique », insiste-t-elle. « C’est ce qui me caractérise encore aujourd’hui », poursuit-elle. En effet, devenue Professeure des Universités et chercheuse au Laboratoire Motricité Humaine, Expertise, Sport, Santé (LAMHESS), Anne Vuillemin estime toujours ne pas avoir de compétence pointue dans une discipline. « Je fais des liens entre plusieurs spécialités au service d’un objectif commun », résume la responsable de la thématique « promotion de la santé par l’activité physique », développée au LAMHESS. Et si, au départ, ce caractère « touche-à-tout » a pu la placer en marge de ses homologues, cette singularité ne cesse désormais de prendre du sens. Car son approche socio-écologique s’inscrit véritablement dans les nouveaux objectifs de santé publique. Anne Vuillemin ne cherche pas à faire « la pub » de l’activité physique auprès des citoyens mais à promouvoir une vision. Pour comprendre cela, il faut avoir en tête que l’activité physique commence avec la marche, dès qu’on bouge, même si la dépense énergétique induite est faible. Ensuite, il convient de se représenter les publics visés dans leur écosystème urbain particulier. « Étudier les effets d'un programme d’activité physique sur la santé des personnes, c'est une chose, mais nous devons aussi nous intéresser aux conditions dans lesquelles ces programmes sont mis en œuvre. Nous devons savoir si les conditions sont réunies pour pérenniser l’action, donc pour rendre durables les bénéfices associés », illustre Anne Vuillemin. C’est pourquoi elle s’intéresse aux infrastructures, aux politiques, à toutes les conditions environnementales et socio-économiques qui feront que de nouveaux comportements pourront émerger ou pas. « Les modalités du changement sont au centre de mes préoccupations », souligne-t-elle. 

En tant que membre du bureau d’HEPA Europe, réseau européen de promotion de l’activité physique bénéfique pour la santé, son approche s’inscrit également dans le plan de l’OMS établi pour réduire l’inactivité physique de 15% d’ici à 2030. « L’Organisme Mondial de la Santé a croisé les bénéfices obtenus par une augmentation de l’activité physique avec les 17 objectifs de développement durable des Nations-Unies. Cette analyse montre que par l’activité physique on peut répondre à divers enjeux a priori très éloignés les uns des autres, par exemple l’amélioration de la qualité de l’air, la cohésion sociale, le développement des transports actifs comme la marche ou le vélo  », explique la chercheuse. Une partie de ses travaux s’intéresse ainsi à ces dimensions environnementales mais aussi à mesurer le niveau d'activité physique des populations et l’impact de l’activité physique sur la qualité de vie  liée à la santé.